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S.V.P.
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Swampy
La
Malbaie
Swampy
Sur la Caniapiscau, 200 km au nord de
Shefferville,
nous cherchons le début d'un portage qui nous
permettra d'éviter des chutes de 25 mètres.
Deux canots chaque côté de la rivière,
nous nous avançons lentement le long des berges
couvertes d'aulnes qui nous empêchent de
débarquer. Katy et Stéphan dans leurs 17" en
aluminium sont 10 mètres devant nous. Richard et moi
suivons en vérifiant s'il n'y aurait pas un sentier
caché sous les arbres.
Soudainement nous réalisons que Katy et
Stéphane sont pris dans le courant
accélérant des chutes.. Ils ont réussi
à se retourner et avironnent puissamment pour essayer
de se dégager du courant qui les attire. L'eau sous
leurs canot est lisse comme un miroir noir. Même les
vagues ne s'aventurent pas aussi proche des chutes.. Parfois
ils gagnent du terrain, parfois c'est la rivière qui
est plus forte....et on ne peut pas les aider. Même en
mettant nos vies en danger il n'y aurait pas de moyen de les
aider.. car les aulnes viennent pardessus la rivière.
Nous sommes totalement impuissants. Tout ce qu'on peut faire
c'est regarder et prier.
Pendant les 20 minutes les plus longs de leurs existence ils
se battent pour leurs vies. Ils avancent de dix pieds,
reculent de cinq. Ils doivent rester le plus proche possible
de la berge, car vers le centre le courant les avalerait
dans le temps de le dire, mais les aulnes leurs
défendent de toucher à la terre ferme qui
serrait leur salut.. Pendant 20 minutes j'imagine mon sourire
, ma joie de les voir sains et saufs, je ferme les yeux et
serre les dents comme si ma force pourrait les aider. Je me
dis que s'ils réussissent à s'en sortir je
vais sauter de joie comme quand j1ai été
sélectionnée pour un tournoi d'escrime
à Istanbul ou crier de bonheur comme quand j'ai
gagné le championnat junior du Canada. S'ils
réussissent à s'en sortir je vais les
embrasser, leurs dire que je les aimes et que j'ai eu
terriblement peur de les perdre....
Finalement on voit qu'ils réussissent à
vaincre les chutes.. L'eau sous leur canot est plus gaie,
moins agressive.. Je me prépare à les
accueillir., quand je réalise que tous ce qu'on peut
dire à un moment pareil est toute à fait
superficiel et ne peut s'approcher de nos sentiments. Leurs
canot longe maintenant le notre et on se regarde. Même
pas un mot, ni eux , ni nous, Seulement nos yeux qui se
croisent longuement, profondément. Notre respiration
est lourde.. à peine le début d'un sourire
pendant que nos yeux se disent tout. Il y a encore un
portage à trouver...... la vie continue, ....dieu
merci, la vie continue.......
(fin)
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La
Malbaie
C'était la fin d'semaine de
l'Action de grâce, et ma famille se réunissait
comme à chaque année dans la chaleur de la
maison de ma mère autours d'une table bien garnie.. mais moi j'avais d'autres plans.. en effet quoi de
plus agréable que d'aller se faire geler la couenne
en canot camping sur la rivière
Malbaie... pendant
trois jours...
Nous louons un camion 10 roues pour nous rendre au
début du parcours que nous prévoyons faire et
comme je suis la seule femme à bords... je me fais
offrir de m'asseoir devant avec le chauffeur plutôt
que de voyager avec les autres et les canots dans l'box du
camion... mais moi je voulais vivre l1aventure à 100%
alors je dis non merci et j'aide les autres à
embarquer les canots et les bagages.
Ce que je n'avais pas calculé c'est que ma tuque et
mes mitaines étaient au fond de mon sac à dos,
qui était à l1autre bout du camion sous un
paquet de canot!...et le temps est froid; une
légère neige tombe doucement mais n'est
absolument pas le bienvenue durant les deux heures que dure
le voyage jusqu1au Barrage des Érables dans les
Hautes Gorges de la rivière Malbaie. ...enfin, nous
devions aller plus loin mais une grève chez les
draveurs de la Donohue bloque complètement la section
nommée ¨Les Eaux Mortes¨et nous
décidons de passer la journée en
randonnée pédestre dans l'coin du barrage.
Avant de partir, le camionneur nous amène plus loin
dans les Hautes Gorges voir du paysage, mais en faisant un
U-turn il s'enlise dans la boue et vous imaginer le
spectacle que ça devait être, nous
étions 18 personnes à pousser un camion 10
roues..... Le soir nous nous installons dans le camps des
draveurs, abandonné depuis quelques années,
mais dont la truie nous chauffe agréablement.....
Le levé se fait tôt le lendemain et les toasts
rôtis sur la truie sont dignes de biens des repas
gastronomiques. Nous partons en canot alors qu'il neige un
peu et au premier coup d'avirons j'accroche le bords avec
mon aviron et un morceau de glace tombe de mon canot dans
l'eau aussi glaciale de la rivière.. Durant
l'avant-midi nous parcourons 16 miles d'eau vive et de
rapides!. La rivière est très rapide nous
avons à peine le temps d'admirer le paysage qui
défile autours de nous...
Mes chevilles sont complètement
glacées.. ça fait terriblement mal....à
cause des rapides nous devons rester bien à genou
dans le canot et à cause de l'eau vive, il y a
environs 2 pouces d'eau glaciale au fond du canot. Quand
nous arrivons à la plage prévue pour le
camping, ça me prends 5 minutes juste pour
débarquer du canot... d'abords je me penche en avant,
juste pour enlever mon poids de mes chevilles, puis je
réussie à sortir une jambe puis l'autre
d'en dessous du banc. Je dois rester assises; mais jambes ne
me supportent pas du tout. Je masse mes chevilles de
façon à rétablir un peu la circulation,
mais il me semble que tout ce que je réussi à
faire c'est de refroidir mais mains....finalement je
débarque du canot... les autres ne sont pas plus
avancés que moi... mais mes jambes sont encore
faibles....
Il y a beaucoup de pitoune sur la grève et nous en
utilisons un paquet pour faire un feu de camps. Imaginez un
feu, fait de billots de 4 pieds! Ça m'a bien l'aire
que je n1étais pas la seule à avoir
froid....*rire*...nous aimerions bien faire de la
randonnée l'après-midi mais nous entendons des
coups de feu assez souvent nous rappelant que c'est la
saison de la chasse... et donc décidons de rester
ensemble, à faire connaissance et à se
réchauffer autours du feu......
.......à 3 heures de matin le froid glaciale me
réveille, l'intérieure de la petite pop-tent
dans laquelle je suis est couverte de frimas. et en
m'assoyant mes cheveux viennent plein de glace....et je
grelotte tranquillement jusqu'au petit jour ...Plusieurs
parmi nous se lève pour faire un feu le matin
longtemps avant le temps de déjeuner....Je me trouve
assez chanceuse.. car certains ont eu du frimas à
l'intérieur de leurs sac de couchage!....et se
retrouvaient comme des glaçons que nous mettons dans
nos drinks au restaurant le lendemain , sur le chemin du
retours, en parlant de quelle merveilleuse fin d'semaine
nous avons eue!......
(fin)
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